Trois pièces et deux pianos

On connaît Yvonne Loriod pianiste de génie, professeur au Conservatoire de Paris, muse et interprète de l’œuvre de son époux Olivier Messiaen. On ne connaît pas en revanche Yvonne Loriod compositrice : elle est pourtant l’auteure d’une douzaine d’œuvres datant des années 1940 au début des années 1950, pour différents effectifs allant de la musique de chambre au grand orchestre et chœur, parfois incluant des instruments africains, souvent du piano et des ondes Martenot, qui témoignent de son attention aux innovations et avant-gardes de son époque.
À l’occasion du centenaire de sa naissance, le Festival Messiaen lui rend hommage et présente plusieurs créations inédites, à commencer par celle des Trois pièces pour deux pianos préparés (l’influence de John Cage n’est pas loin) par les derniers élèves d’Yvonne Loriod, Roger Muraro et Florent Boffard. Les Visions de l’Amen d’Olivier Messiaen complètent le programme, pièce emblématique composée après sa rencontre avec Yvonne Loriod. L’œuvre marque un tournant dans l’évolution de son écriture pour le piano qui s’adapte désormais aux capacités techniques exceptionnelles de son interprète.